Un monument du judo mondial     

 

Quelle que soit sa fin de carrière, il figurera pour toujours au panthéon du  sport mondial. Une stature imposante, un charisme indéniable, un palmarès. Le Français, qui pourrait arrêter après les JO de Sydney, a tout du champion de légende.     

Son père ayant quitté sa famille alors qu'il n'a pas encore un an, et sa mère travaillant en Suisse, Douillet est élevé en Normandie par sa grand-mère qui lui achète son premier kimono à l'âge de 11 ans. Une grande taille, car ce futur géant des tatamis mesure déjà 1,80 m. Six ans plus tard, il est champion de France junior et attire l'attention des dirigeants de la fédération française.         

A 23 ans, il compte déjà 2 médailles de bronze européennes à son palmarès et c'est fort logiquement qu'il monte sur la 3e marche du podium aux JO de Barcelone en faisant taire ses derniers détracteurs. Fabuleux doublé.     

Champion du monde l'année suivante, il enlèvera encore 3 titres mondiaux dont un fabuleux doublé lourds - toutes catégories en 1995. Nullement impressionné par l'étiquette de favori, il écrase tout sur son passage aux JO d'Atlanta, et rejoint dans l'histoire de son sport le Japonais Yasuhiro Yamashita. C'est le temps des médailles, des honneurs, mais aussi des blessures. La plus grave surviendra, non sur le tatami mais lors d'un accident de moto, quelques semaines après Atlanta. Bilan : le colosse est touché à une jambe, à l'épaule et à la clavicule. Nouvelle alerte à un an des JO de Sydney, il déclare forfait aux Championnats du monde en raison de violentes douleurs dorsales dues à une lésion d'un disque intervertébral entre les 4e et 5e lombaires. 

Personnage charismatique, recherché par les médias,  Douillet est un des champions français les plus populaires de l'après-guerre. Déterminé à conserver sa couronne olympique - "Il faudra me couper une jambe pour m'empêcher d'aller à Sydney" -, il a un cœur aussi généreux que sa stature est imposante et collabore à de nombreuses oeuvres caritatives. Il a avoué être très fier d'avoir été le porte-drapeau de l'équipe de France lors de la cérémonie d'ouverture : «C’est un énorme plaisir et une grande joie. Je le prends aussi comme une reconnaissance et un bon moyen de me motiver. » 

 

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